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Aurélie, maman de Timéo, victime d’un accident rarissime, une rupture utérine provoquée par une succession d’actes iatrogènes : Déclenchement au cytotec, puis rupture de la poches des eaux et enfin perfusion d’ocytocine.

Lorsqu'on lui a "proposé" un déclenchement, Aurélie ne s'est pas méfiée car elle avait déjà été déclenchée pour ses deux aînés, et tout s'était bien passé. Sauf que cette fois-ci, on a choisi pour elle une méthode de déclenchement plus "moderne", sans l'informer des risques encourus.

A 29 ans, Aurélie, maman de trois enfants dont le dernier est handicapé à la suite de cet accouchement, ne peut plus envisager une nouvelle grossesse. Son utérus a heureusement pu être conservé, mais il est beaucoup trop fragile pour porter un autre enfant.

Aurélie a dû arrêter de travailler pour s’occuper de Timéo, dont l’état demande des soins constants et réguliers.


Guillaume, né en février 2007, lors d’un accouchement déclenché. Après 2 doses de 50µg de cytotec et la rupture artificielle de la poche des eaux, les contractions sont devenues trop rapprochées pour lui permettre une oxygénation suffisante. Guillaume a été extrait du ventre de sa mère par une césarienne pratiquée en urgence, après 22 minutes de bradycardie.

Il a dû être réanimé à la naissance. Heureusement il a récupéré rapidement et n’a gardé aucune séquelle.

Mais cette naissance traumatique a laissé des traces "invisibles".

A propos du devenir des enfants déclenchés, Blandine Poitel avait écrit dans Les 10 plus gros mensonges sur l’accouchement, Dangles, 2006, p.92 :
« Il est évident qu’il n’est pas possible de faire autre chose que des généralités en partant : - du comportement du bébé après sa naissance, par exemple de son attitude à chaque fois qu’il se trouve face à une situation nouvelle, inconnue, de son comportement quand il doit franchir une transition (sein/ biberon ou sein/ cuillère, dormir seul, être gardé, acquérir la maîtrise des sphincters) »

Avec le recul, ce texte met en lumière certaines difficultés rencontrées par Guillaume.

Les premiers mois ont été très durs. Guillaume dormait très peu et pleurait beaucoup. Les premières séparations se sont faites dans la douleur : Guillaume pleurait sans cesse chez la nourrice, jusqu’au retour de sa mère, au point qu’à l’âge de 7 mois, il a été renvoyé de chez son assistante maternelle qui ne supportait plus ses pleurs.

La première année d’école a aussi été très difficile. Guillaume a été mutique à l’école pendant plusieurs mois, refusant de parler aux adultes de l’école ainsi qu’aux autres enfants. Et puis petit à petit, il a trouvé une copine qui l’a aidé à se sociabiliser.

En 2012, Guillaume aura 5 ans, il va mieux et arrive maintenant à communiquer à l’école. C'est un enfant plein de vie et de malice qui passe son temps à chanter.

Anne, la maman de Guillaume, avait rédigé un projet de naissance dans lequel elle précisait qu’elle souhaitait une naissance la plus naturelle possible. Elle avait exprimé son refus de recevoir de l’ocytocine, pensant ainsi protéger son bébé de toute agression inutile. Elle avait tout prévu, sauf le dépassement de terme. Lorsque la situation s’est présentée, elle ne savait pas qu’il existait un médicament encore plus redoutable que le syntocinon (ocytocine), ni que le déclenchement à 41 SA + 3 jours n’était pas justifié médicalement. Elle ne savait pas non plus qu’en déclenchant sur un col défavorable il y avait 30% de chances pour que ça finisse en césarienne. Quelques heures après la césarienne, Anne a fait une hémorragie grave du post-partum.