Un combat pour la vie : Le témoignage d'une mère

Madeline Oden raconte dans « The journal of perinatal education » comment sa fille Tatia est morte lors d’un accouchement déclenché au cytotec. Le bébé (une fille nommée Zorah) n’a pas pu être sauvé.

Le Film : Tatia's Story, From Life to Death In 10 Hours

“En décembre 2001, ma fille Tatia Oden French, agée de 32 ans, était admise dans un hôpital connu et respecté d’Oakland, en Californie, pour donner naissance à son premier enfant. Elle était en parfaite santé, l’enfant aussi. La grossesse s’était déroulée sans problème. Le terme était dépassé d’un peu moins de 2 semaines [ndlr : Aux Etat-Unis, on considère que le terme est à 40 SA, 1 semaine plus tôt qu’en France], et le docteur voulut la déclencher. Après avoir beaucoup hésité, Tatia accepta à contrecœur de se soumettre au déclenchement. La substance utilisée était du Cytotec (misoprostol). Aucun membre de l’équipe médicale ne nous  dit quoi que ce fût à propos du cytotec. Lorsque je demandai ce qu’était le cytotec, on me dit : « c’est la méthode courante... nous l’utilisons tout le temps ». Tatia objecta que ce n’était « pas approuvé par la FDA [U.S. Food and Drug Administration] pour déclencher l’accouchement ». Rien de plus ne fut dit à propos des éventuels effets secondaires, des dangers pour la maman et le bébé ou des alternatives. Cependant, des phrases telles que « Vous ne voulez pas rentrer chez vous avec un bébé mort, n’est-ce pas ? » furent prononcées. Tatia était sous pression, elle céda. Elle me dit de rentrer chez moi, qu’elle m’appellerait, pensant que la nuit allait être longue. Nous nous sommes dit combien nous nous aimions, et comme elle n’avait pas décidé quelle spécialité elle choisirait à l’école de médecine, elle sourit et dit : « Peut-être que je serai gynécologue/obstétricienne ».

Dix heures après le déclenchement au cytotec, Tatia et sa fille Zorah étaient mortes. Lorsque je demandai au docteur de Tatia ce qui était arrivé, elle répondit seulement : « C’est un effet secondaire du cytotec très rare, mais ça arrive ». [ndlr : Tatia Oden est décédée d’une embolie du liquide amniotique] Ne saisissant toujours pas ce qui venait juste de se produire, je m’entendis dire au docteur : « Est-ce que vous pouvez au moins me dire que vous n’utiliserez plus jamais ce médicament ? ». Surprise, elle me regarda et dit : « Non, je ne peux pas promettre ça. ». Enfin, le père de Tatia, son mari et moi fûmes admis dans la salle d’opération où Tatia et Zorah gisaient, sans vie. Nous nous sommes recueillis et nous avons prié pour Tatia et Zorah. Lorsque je quittai l’hôpital, il pleuvait, le temps était gris et froid. Je m’entendis dire à voix haute : « Ce médicament doit disparaître . » 

Plusieurs mois après la mort de Tatia et de Zorah, j’entrepris la création d’une organisation à but non lucratif dédiée à sauver la vie des futures mères et de leurs enfants. Le 3 mars 2003, la Tatia Oden French Memorial Foundation recevait son agrément.

La mission de la fondation est de permettre aux femmes de maitriser leur grossesse et leur accouchement.

En tant que présidente de la fondation, je donne des conférences dans des lycées, des églises, des organisations de sages femmes, de doulas, et dans beaucoup d’autres lieux.

De plus, au moins une fois par an depuis 2004, des représentants de la Tatia Oden French Memorial Foundation rencontrent les agents de la FDA pour débattre de la pétition en ligne concernant les déclenchements au cytotec. 

La pétition a été soumise à la FDA le 22 novembre 2004 et reste en vigueur. A ce jour, plus de  2100 signatures en ligne et 1000 signatures sur papier ont été rassemblées. Suite à cette pétition, une alerte a été publiée sur le site web de la FDA, mettant en garde contre les effets indésirables possibles lorsque le cytotec est utilisé dans les déclenchements d’accouchements. ”

Madeline Oden



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Retrouvez le récit complet dans sa version originale en anglais